Le décret d’application est sorti il y a déjà plus d’un mois mais, au GEM Horizons, nous avions déjà une idée assez précise de la nouvelle mouture du Cahier des charges, en cours de révision depuis fin 2013. La journée des GEM à l’ARS de Toulouse en décembre dernier avait donné lieu à une présentation du projet, et quelques indiscrétions nous avaient permis d’avoir accès au document avant les dernières modifications.

Aussi, le conseil d’administration réuni fin mai a pris connaissance de la version définitive sans grande surprise.

Le nouveau Cahier des charges met l’accent sur le fait que le groupe d’entraide mutuelle n’est pas une structure médico-sociale, en ce qu’il s’agit simplement d’une association composée de membres et d’adhérents (le terme usagé est réfuté) qui se caractérise par des difficultés de santé identiques et une volonté de rompre l’isolement, de créer du lien social dans un esprit d’entraide.

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La question du retour à l’emploi est particulièrement soulignée dans cette nouvelle version, comme finalité du GEM, et quand il est question des partenariats (avec Cap Emploi, la Mission locale…).

La notion de souplesse retient également notre attention. Souplesse, notamment dans le fonctionnement ; autrement dit, la liberté de fonctionner comme il sied aux membres du GEM. C’est souvent la contrainte qui est source de liberté. Des limites il y en a. Le rôle du loiparrainage est pourtant largement minoré dans le nouveau Cahier des charges. Là il faut le dire, c’est souvent l’abus qui a ruiné l’usage et c’est pour cette raison que le groupe de réflexions autour du nouveau document évoque la mise en place possible d’une relation désormais tripartite : un GEM parrainé et ayant recours à un prestataire pour la gestion. Et ce cas de figure semble s’imposer : on voit mal un GEM ayant des adhérents en mesure de gérer bénévolement les moyens humains et matériels ; peut-être déjà à cause de la démultiplication de compétences techniques que cela implique, mais aussi car le caractère bénévole risque de rebuter, à termes, même les adhérents de bonne volonté.

Rappeler que le GEM doit être au cœur du dispositif groupe d’entraide mutuelle, et non pas le parrain, c’était peut-être parfois nécessaire. Toutefois, le caractère brouillon de ce type d’association semble empêcher une autogestion intégrale, qui, elle, relève davantge de la fumisterie de quelques pseudo-intellos, qui ne connaissent pas le terrain et encore moins quand il s’agit de souffrance psychique.

A Albi, Horizons a gagné son autonomie dans le cadre d’un combat de plus d’un an et demi en faveur d’un changement de parrainage vers l’APAJH du Tarn. Cette association nous offre sur certains aspects (ressources humaines, comptabilité, bilan financier) sa technicité à titre gracieux. Alors, pourquoi donc aurions nous besoin d’un gestionnaire ? Et quel sens prendrait alors le parrainage vidé de tout contenu ? Nul ne doute que si les ARS poussent à ce nouveau fonctionnement, plus aucune personne morale ne voudra parrainer les groupes d’entraide mutuelle.

Certes, concernant la volumétrie de la fréquentation, l’ouverture en autonomie en soirée et deux samedi/dimanche par mois, et au niveau du sponsoring et du mécénat, nous pouvons améliorer notre copie. Mais sur le rapport parrain-GEM, il semblerait que nous ayons trouvé un point d’équilibre et un rythme de croisière. Il serait fort dommage qu’un décret remette ce labeur de plusieurs années en cause…

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