Il faut savoir patienter jusqu’à ce que la patience exaspère la patience…

 

L’inclémence de notre époque face à la souffrance psychique et son corollaire de jugements justifient la raison d’être des groupes d’entraide mutuelle.

La loi 2005 – 102 du 11 février 2005, « pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées », a consolidé les fondations des quelques six cent GEM, aujourd’hui fonctionnels sur l’ensemble de notre territoire. En écho à cette introduction, j’ajouterai que les qualités et la richesse des personnalités de chacune et chacun de nos adhérentes et adhérents, actrices et acteurs de la vie du GEM Horizons apportent un démenti à tous les préjugés et lieux communs qui ont cours. Les GEM sont des correcteurs d’ignorance ; un bouclier contre la stigmatisation.

Accueillir, accompagner, soutenir, épauler, orienter, aider, coordonner, proposer, conforter, adapter, anticiper… Être coordinateur responsable d’une micro structure telle qu’un GEM repose, à mon sens, sur la capacité de s’adapter aux attentes kaléidoscopiques de nos adhérent(e)s. Dès lors, les réponses individualisées ou collectives se cimentent à partir d’une subtile alchimie composée de présence, de retrait, d’écoute, de paroles, de silences, d’observations, de petites et grandes attentions, de « faites attention », de regards, de sourires, de froncements de sourcils. Composer avec l’individu et le groupe, protéger à la fois l’individu en considérant l’intérêt du groupe, tels sont deux des vecteurs principaux de la fonction de notre structure.

L’ostentation n’est pas de mise au sein d’un GEM. Notre action se doit d’être discrète, même si notre travail de patience peut paraitre imperceptible face à des souffrances invisibles, mais tellement présentes !

Mon travail d’éducateur spécialisé au sein du GEM doit faire écho à cette opacité du mal être par un suivi et une attention constante.

Alain Belkarmi, éducateur spécialisé, responsable du GEM Horizons.