Goyo est un adhérent du GEM Horizons passionné de littérature. Il nous livre de temps en temps sa chronique, avec sa perception aiguisée de lecteur.
Le premier roman de Marc Dugain, La chambre des officiers, est paru en 1998 chez Pocket et a reçu de nombreux prix littéraires dont celui des Deux-Magots et le prix des libraires.
Tous les romans de l’auteur ont en commun une fluidité dans le style, c’est ce qui les rend particulièrement attrayants.
C’est dans une écriture épurée que le romancier nous raconte la vie des officiers gueules cassées de la Première guerre mondiale dans le Val de Grâce (hôpital), où il a passé, auprès de son grand-père, toute son enfance. Il s’agit néanmoins d’une fiction. J’ai un bon souvenir de ce livre. Il est assez passionnant de voir comment des chirurgiens du maxillo-faciale parviennent à recomposer ces visages.
Petit roman, pour débuter donc.
La malédiction d’Edgard (Folio, paru en 2005) nous dépeint les relations entre celui qui fut le patron du FBI de 1924 à 1972 et les différents présidents. Il brise le mythe des frères Kennedy (John et Robert) en décrivant la maison blanche comme une maison de passe et en évoquant comment Robert Kennedy, secondé par un médecin, a assassiné Marilyn Monroe. Tiré de faits réels, on s’amusera beaucoup des entrelacs de la baie des cochons et des frayeurs d’un Robert Kennedy, alors candidat à la maison blanche. C’est un gros livre, mais sans doute le meilleur et le plus intéressant de l’écrivain. A siroter avec parcimonie.
Une exécution ordinaire (Folio, 2007) est un patchwork sur la Russie contemporaine. Par moments, passionnant, à d’autres, il coûte un effort. L’ensemble est néanmoins satisfaisant. La première partie du livre est majestueuse : « Je ne suis que Staline », raconte comment le KGB échappe complètement au contrôle du « petit père des peuples ». Mais le clou du roman commence quand le tyran se fait soigner régulièrement ses douleurs par une jeune rebouteuse.
L’insomnie des étoiles (Folio, 2010) narre comment, durant la Seconde guerre mondiale, un capitaine français perce le mystère du décès du père de l’héroïne du roman. Ce n’est pas un mauvais livre, mais il ne fait pas partie de mes préférés.
Avec Avenue des géants (Folio, 2012), l’auteur nous plonge dans l’univers d’un serial killer américain. C’est un gros roman mais c’est un de mes préférés. Un jeune homme tue ses grands-parents du côté de son père et on l’envoie en hôpital psychiatrique. Il y rencontre un médecin hors norme qui le rend inoffensif. Alors commence son aventure dans le monde extérieur jusqu’à ce qu’il récidive. Passionnant ! Ce n’est pas à proprement parler un livre sur la psychiatrie.
Très bonne lecture à tous !
Goyo Condomines
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