Lundi prochain, en fin d’après-midi, il est déjà convenu que nombre de gémois se rendront en groupe au cinéma des Cordeliers pour voir Presque, sorti mercredi passé.
Cet engouement autour du film de et avec l’humoriste et acteur Bernard Campan n’est pas anodin. Il faut dire que le binôme composé pour l’occasion avec Alexandre Jollien dans ce road movie décalé et philosophique en corbillard y est pour quelque chose. Jollien, philosophe et lui-même en situation de handicap, avait commis son fameux Éloge de la Faiblesse, opuscule qui l’a fait connaître du grand public au travers, notamment, d’un prix de l’Académie française. Ses échanges avec Matthieu Ricard ont également marqué de nombreux esprits.
L’APAJH du Tarn, gestionnaire du GEM Horizons, a tenu à s’associer à la démarche du réalisateur/acteur et du philosophe suisse considérant à quel point elle défend des valeurs qui sont au cœur de l’engagement de l’association départementale et de sa Fédération : la solidarité, le partage et la société inclusive. Si bien que la Fédération des APAJH, qui est même présentée dans le livret pédagogique du film, a organisé un concours pour faire remporter 50 lots de deux places de cinéma (voir le lien en cliquant ici).
Le GEM Horizons tenait à souligner la résonance de ce film au regard des principes des groupes d’entraide mutuelle. La rencontre mise en scène par Bernard Campan entre un entrepreneur de pompes funèbres résigné et solitaire, et un livreur de paniers bio, attente d’une infirmité cérébrale de naissance, y est pour beaucoup. Cette situation décalée et spontanée se transforme en une relation généreuse et émouvante, ce qui n’est pas sans rappeler comment les liens se tissent au sein des GEM, aux carrefours de parcours de vie si accidentées, et si variés, qui font la richesse des groupes.
C’est aussi la personnalité d’Alexandre Jollien qui fait écho aux GEMS. Il aurait pu être, d’un point de vue médiatique, « l’handicapé de service », ou une bête curieuse du type « l’handicapé philosophe ». C’est peut-être même un rôle que certains médias ont voulu lui attribuer autrefois. Fort heureusement, son tempérament et son intelligence lui ont permis de balayer cet écueil d’un revers de la main, ou d’un revers de langage. Au-delà de l’aspect pathétique, au sens littéral du terme, du handicap, Jollien a dépassé ses limitations. Il l’en a fait une force de proposition et de vie, si bien qu’à le lire, l’entendre intervenir sur les plateaux ou en conférences, et le regarder dans Presque, le handicap devient une farce. Entendons par là qu’il devient dérisoire, qu’il tende à s’effacer et à s’oublier. En étant autant de hameaux où la vie reprend le dessus, les groupes d’entraide ne peuvent que s’accorder avec cette vision de pied de nez fait au handicap.
Nul ne doute que les gémois passeront une agréable séance, et que ces résonances susciteront bien des échanges entre eux.
Pour plus d’infos, rendez-vous au GEM (Réservé aux adhérents / participation de 3 euros).
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