Nous étions partis nous promener à Carlus et nous avons vu des paysages pleins des couleurs de l’automne, aussi éblouissantes les unes que les autres. Mais notre regard s’arrêta sur cet arbre…

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La sentinelle :

Il était là, à travers le temps, supportant les blessures du passé et du présent. Il ne disait rien. Il était tout simplement, là, sur le bord de cette route, regardant les gens passer, avec cette présence majestueuse. Et nous, nous étions, devant lui, l’observant jusqu’à l’admirer en raison de sa grandeur. Sous son ombre tutélaire, nous nous sentions si petits !

Nous voulions lui susurrer, afin de ne pas perturber son repos :

« À chaque cerne, tu en as vu passer, toi, l’arbre, des hommes ; et, tu restais si humble !

Nous imaginons ta beauté passée et nous voyons comme le temps t’a usé, toi qui es aujourd’hui tout dépouillé. Et pourtant, tu restes là, toujours omniprésent dans ce paysage ravagé, que tu remplis de ta splendeur gracieuse. Nous pensons à ces oiseaux que tu as accueillis, tels autant de demandeurs d’asile, de voyageurs sans bagages. Nous songeons à toutes ces saisons que tu as subies, en sentinelle vaillante et veillant sur notre monde.

Tu es vanité face au temps qui passe et la meilleure preuve que notre mauvaise foi, à nous, les hommes, pourra difficilement gâter cette nature, cette vieille Terre, que nos aïeux nous ont légués en héritage. »

Voilà que l’arbre nous répondit :

« Passez donc votre chemin, je n’ai que faire de vos compliments. Continuez donc votre route, je n’en peux plus de vos sarcasmes. Oui, j’ai vu les siècles s’écouler. Oui, vos parents, je les ai sûrement connus. Autrefois, j’avais moi aussi de la famille. Je n’étais pas seul au bord de cette route. Mon esseulement, et ma décrépitude, je la dois justement aux vôtres.

Je suis, en effet, le gardien de ce temps à jamais révolu. Et de ce fait, je suis aussi le témoin de vos crimes. Vous dites que je suis une sentinelle. Je suis donc soldat. Mais le jour où je tomberai dans mon combat face au temps qui passe, et face à la bêtise des hommes, qui creusent plus qu’ils ne s’élèvent, alors, l’humanité s’éteindra avec moi.

Regardez donc mes racines, comme elles sont robustes. Je suis le plus ancien d’entre vous tous. Respectez l’ancêtre, comme autrefois vous respectiez vos rois. C’est moi que l’on évoque d’ailleurs parfois comme une parabole de ce que devrait être votre société. Ne me regardez pas, de grâce, car vous êtes ainsi innocents face à votre propre déchéance. Laissez moi accomplir mon devoir, en vestige du passé, du présent et de votre devenir… »

Les randonneurs : Dany, Annie, Thibaut, Marco, Guillaume, Jean-Marc, Farah, Mathieu, et, bien sûr, le chien Forest. 

UN PLAISIR D’ÉMOTIONS !!!!

Prochain rendez-vous : promenade à Saliès, vendredi 30 novembre 2012. Inscription au GEM. 

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