Cet été 2022 aura été parmi les plus chauds jamais enregistrés, avec plusieurs vagues de chaleurs extrêmes. Les Albigeois ont vu le thermomètre dépasser allégrement les 40 et les nuits à 20 degrés sont presque devenues la règle.

Pour les personnes en souffrance psychique, l’été est déjà une période sensible qui est synonyme d’ennui et de repli : beaucoup d’activités sont stoppées en raison des vacances, et leurs ressources (AAH ou invalidité) ne permettent pas forcément de partir. La chaleur extrême constitue un handicap supplémentaire pour ce public, d’autant plus que les traitements peuvent générer des intolérances au soleil. Surtout, les psychotropes rendent la chaleur encore plus assommante.

Le GEM d’Albi, comme les autres groupes tarnais, s’est adapté à cet été de canicules, et à des personnes ralenties par la chaleur. Rester ouvert au maximum est déjà un moyen pour lutter contre l’isolement estival : en témoigne une file active journalière qui a été importante tout au long de juillet et en ce début août. Bon nombre d’adhérents, à pied, n’ont pas hésité à braver les fortes températures pour venir voir du monde au groupe.

Le repas chaud a été remplacé par un repas avec des produits frais.

Au premier rang de ce concert place du Vigan, le groupe du GEM Horizons.

Les activités se sont renforcées autour de l’accueil et de la sociabilité, le matin. L’après-midi, la piscine s’est maintenue le lundi. Et des moments rafraichissants et ludiques dans le jardin en maillots de bain autour du tuyau d’arrosage, à s’asperger les uns les autres, ont permis aux gémois de supporter les températures les plus aiguës.

Cet été marque aussi le retour de l’autonomie, parfois le mercredi après-midi. Mais surtout le soir, les amitiés du GEM étant avant tout des amitiés, les adhérents ont pu se retrouver à une dizaine dans des concerts. Une véritable émulation, qui a poussé certains à se rendre à des manifestations auxquelles ils n’auraient jamais eu l’idée d’aller seul.

Ce seul aspect, même s’il en est un parmi tant d’autres, prouve dans quelle mesure la politique associative du GEM Horizons a une pertinence : c’est bien « l’humain, d’abord », dont il est question, le groupe étant avant tout une association d’usagers et non une institution.

Ce sont les adhérents qui font le GEM, accompagnés par un professionnel dans la vie courante, et épaulés par un gestionnaire et un parrain pour les questions financières et le cadrage associatif.

Si « définir, c’est entourer d’un mur de mots un terrain vague d’idées » (Samuel Butler), les gémois se sont pris au jeu d’illustrer le concept du GEM par un rempart de bienveillance et de réciprocité qui protège cet espace de déstigmatisation et d’autonomie. Faire corps, même hors les murs, pour compenser les angoisses de l’un face à la foule du concert par exemple, ce dernier venant à son tour encourager un autre au moral terne à rejoindre les gémois à la manifestation musicale. Une complémentarité, du respect, et un équilibre au final, voilà bien le sens de l’entraide mutuelle.

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