Les GEM du Tarn… à Narbonne

Il fallait du courage, le 2 février dernier, pour se rendre à Narbonne où se déroulait la journée des groupes d’entraide mutuelle en raison du redécoupage des régions. L’Agence régionale de santé (ARS) de Midi-Pyrénées et celle de Languedoc-Roussillon ont ainsi fusionné au profit de l’ARS Occitanie.

Les trois GEM du Tarn avaient fait le déplacement : les Ailes (ASEI), de Castres ; le Trédunion de Gaillac (Fédération des APAJH), représenté par Patricia Rodière, directrice adjointe au sein de la Fédération, un animateur (Jean-Philippe) et une des vice-présidentes du GEM ; enfin, le GEM Horizons d’Albi (APAJH du Tarn), représenté par son éducateur spécialisé, Alain Belkarmi, et son président, Yves Le Ponner.

Les limites de l’enquête sur les GEM

L’essentiel de la rencontre tournait autour du nouveau Cahier des charges. La genèse de ce dernier avait donné lieu à une enquête quantitative et qualitative basée sur un panel de 25 GEM sur les 400 qui existent sur le territoire métropolitain, dont 4 GEM de Languedoc-Roussillon.

La présentation des résultats par Sylvain Privat, chargé de mission « santé mentale » au sein de l’ARS, et Inca Ruiz, conseillère technique au CREAI-ORS de Languedoc-Roussillon (Carrefour de ressources et d’études pour l’autonomie et l’inclusion-Observatoire régional de la santé), a donné lieu à de nombreux questionnements sur la pertinence des indicateurs, voire des chiffres retenus.

Toujours est-il que les GEM du Tarn se rapprochent globalement des moyennes en l’Occitanie en termes de structuration (surtout des GEM intermédiaires, entre autonomie et implication d’une entité extérieure dans le gestion), de fréquentation (personnes « visiteuses » aussi bien qu’adhérents) rapportée à la population globale du département, ou, autre exemple, concernant le nombre de GEM pour 100 000 habitants. D’un point vue qualitatif, la synthèse d’I. RUIZ semblait des plus fines et des plus complètes. Son propos sur les effets des GEM et les processus d’implication a pu rappeler à quel point les groupes n’avaient strictement aucun effet négatif sur les personnes accueillies.

Une nouvelle organisation débattue

Le rappel de la nouvelle organisation tripartite, association du GEM/parrain/gestionnaire, a elle aussi suscité de nombreuses questions, empruntes parfois de scepticisme, notamment de la part de parrains actuels. En effet, au-delà d’un simple rôle de gouvernance (médiateur), un rôle quasi-morale (éthique et respect du GEM et de son fonctionnement), beaucoup se sont demandés quel intérêt il y aurait à assumer une charge de travail en tant que parrain au regard de ce nouveau Cahier des charges. D’ailleurs, on demeure confondu par l’aveu de Sylvain Privat, chargé des GEM au sein de l’ARS Occitanie, qui a pu préciser que, vu de l’extérieur par un néophyte, le nouveau fonctionnement semblait difficile à comprendre. Au départ, ces modifications avaient pourtant pour objet de donner plus de « lisibilité ». Curieux procédé que de complexifier un fonctionnement pour le rendre plus « lisible » !

Le thème de la responsabilité légale du bureau du GEM et de la pression liée à celle-ci est beaucoup revenu dans les interventions, à l’occasion de la table ronde « témoignages » regroupant deux GEM de l’Hérault, Les Beaux Arts (traumatisés crâniens, des GEM moins nombreux et qui sont moins médiatisés), et Janus 34. Le rôle de l’animateur était aussi au cœur de ce moment, avec des réflexions sur l’absence de référent ou la solitude au travail.

La fin de la rencontre : sport adapté et financement des GEM en Occitanie

Après une intervention rapide sur la sport adapté, d’Élodie Couderc, conseillère technique fédérale de la Ligue de Midi-Pyrénées, qui est revenue sur le contrat de septembre 2016 avec l’ARS visant à développer le projet sport adapté, initialement conclu pour Midi-Pyrénées, sur l’ensemble de la région Occitanie, le Docteur Eric Regnaut, de l’ARS Occitanie, a évoqué les perspectives concernant le financement et la contractualisation (qui se fera désormais sur cinq ans). Pour éviter des soucis de trésorerie pour les GEM, la subvention allouée par l’ARS sera dorénavant versée en avril, sous réserve que le dossier de subvention soit déposé début mars.

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