Pour sa nouvelle chonique littéraire, Goyo a choisit de remettre sur le devant de la scène Romain Gary. Nous fêtons, en cette année 2014, le centenaire de sa naissance. Avec toujours autant d’esprit critique, de points de vue taillés à l’emporte-pièce qui font la richesse et donnent du sens à son billet, Goyo nous rappelle, à l’instar de Beaumarchais, que « sans liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur ».

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Les mangeurs d’étoiles (1966) est un merveilleux roman. Très dense et très bien écrit. Des artistes du monde du spectacle se rendent dans un pays imaginaire d’Amérique centrale alors que son dictateur fait face a un putch. Le roman vaut le détour. Admirable.

Les oiseaux vont mourir au Pérou (1968) est un excellent recueil de récits. Tous très différents, parfois tragiques, souvent drôles.

Les têtes de Stéphanie (1974) est un de mes romans préférés de Gary. Très humoristique, il narre les péripéties d’une top model dans un hypothétique pays au sud de l’Arabie saoudite. Sur fond de Guerre froide et parfois chaude entre les deux ethnies du pays, les têtes volent, et pas les moindres. Écrit sous pseudonyme, évidemment.

L’homme à la colombe (1958) a été écrit alors que le romancier était le porte-parole de la délégation française aux Nations Unies de New York. Critiquant fortement l’utilité de cette institution, il a également été écrit sous pseudonyme. Un jeune homme se cache dans une pièce secrète de l’immeuble des Nations Unies et génère un complot qui doit ridiculiser l’institution. Des moments très drôles. C’est un livre plein d’humour comme le sont souvent ceux de Gary.

Clair de femme (1977) est le roman de l’auteur qui m’a fait le moins d’impression. Il s’agit d’une double histoire d’amour très tortueuse et bizarre, tout comme le style.

Gros câlin, La vie devant soi et L’angoisse du roi Salomon, cités plus bas, ont été écrits à la fin de la vie de Romain Gary sous le pseudonyme d’Émile Ajar. Ils ont tous connu, à l’époque, un très grand succès en librairie.

Commençons par Gros câlin (1974). C’est l’histoire réellement désopilante d’un homme qui vit seul avec un python. Le style en est singulier, certes, mais c’est souvent très drôle.

La vie devant soi (1975) est le deuxième roman de l’auteur à avoir reçu le prix Goncourt (le premier étant Les racines du ciel). Momo, petit garçon d’origine arabe, maintient une relation très affective avec Mme Rosa, vieille femme qui s’occupe d’une ribambelle d’enfants sans foyer. Le livre, de par son style, est très innovateur et fera école.

L’angoisse du roi Salomon (1979) est le dernier roman signé Ajar. Bien écrit, avec parfois des longueurs. Monsieur Salomon est un riche juif et patron de SOS bénévoles, sorte de SOS amitiés à une différence près : les téléphonistes se déplacent chez les gens si besoin. C’est lors d’un de ces déplacements que le narrateur rencontrera Coralie, ancienne et éphémère gloire de la chanson française des années quarante. Il aura une brève histoire d’amour avec cette dernière. Gary explore dans ce livre les sentiments humain de façon précise. C’est un livre très émouvant.

Très bonne lecture a tous !

 Goyo Condomines

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