IMG_2154Depuis plus de deux ans, Jean-Marie, alias papycoptère, s’est engagé comme bénévole au sein du groupe. Nous avons souhaité interviewer celui qui est devenu un véritable militant contre le handicap psychique. Voici une synthèse des réponses à nos questions qui témoignent d’un parcours de vie très riche, mais aussi d’une grande humilité et d’une grande générosité.

J’ai fait mon premier vol en 1957, à l’âge de quatorze ans, sur un hélicoptère, bien sûr… Mon père était un officier de gendarmerie. Il changeait souvent d’affectation et nous suivions dans les bagages, ce qui a grandement perturbé mes études, qui ont alors évolué du classique vers le technique, en passant par le moderne. Tout ça pour aboutir à un brevet technique de mécanique et de menuiserie.KONICA MINOLTA DIGITAL CAMERA

De retour sur Paris, car nous étions à Lyon, j’ai voulu travailler deux ans avant l’armée. J’ai trouvé un poste dans l’électrochimie, jusqu’à obtenir mon certificat d’art et métier en traitement de surface. Le patron m’a alors proposé de me payer mon brevet de pilote car il était président d’un aéroclub mais, surtout, il souhaitait former un pilote pour l’amener chez ses clients un peu partout en France et dans les pays limitrophes.

Puis est venu le temps de l’armée, au moment de la fin de la guerre d’Algérie. J’ai alors complété mes connaissance de pilote dans un cadre militaire, jusqu’à voler avec des hélicoptères. Au bout de deux années, j’avais le choix : soit retravailler dans le civil, soit poursuivre une carrière militaire. Mon père m’a alors dit que ce n’était pas un métier d’avenir que l’armée, surtout depuis la fin de la campagne algérienne.

J’ai alors repris mon activité d’avant, à piloter un avion privé pour ce patron dans l’électrochimie. Un jour, une mission spéciale m’a imposé de prendre autre chose qu’un avion.  J’ai alors revolé sur hélico, ce qui m’a enthousiasmé et surtout mon patron, qui a fini par prendre un contrat avec une société. Cette affaire a duré seize ans, au cours desquels j’ai également fait des stages en montagne avec la gendarmerie et la sécurité civile.

Après la fermeture de la boîte, j’ai trouvé deux contrats avec l’aérospatiale division hélicoptère : l’un concernait des barrages flottants pour cerner des nappes de pétrole ; l’autre s’intéressait aux incendies portuaires et de forêts.

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Je suis alors devenu instructeur-testeur pilote d’hélicoptère dans plusieurs sociétés. Cinq ans plus tard, connaissant un grand patron de la Défense, je lui confiais mon souhait de redevenir pilote privé et pourquoi pas à son service. L’affaire fut vite entendue.

Quelques années avant, j’ai connu Philippe de Dieuleveult et je l’ai accompagné sur son émission La chasse aux trésors. C’est l’hélicoptère qui m’a permis de rencontrer tant de célébrités : Delon, Ventura, Belmondo … Que des figures de légende.

DELON-BESSONGrâce à Belmondo, j’ai même commencé une carrière au cinéma en tant que technicien de référence pour ce qui touche aux hélicoptères. La dernière scène du Professionnel, c’était une idée de Belmondo, qui m’appelé pour que je vole au moment où son personnage se fait abattre, à un mètre de l’hélico, à un mètre de la liberté.

La retraite arrivant, ma femme Michelle ne voulait plus rester à Paris. Nous avons donc visité du pays : Millau, Rodez, puis finalement Albi, où nous nous sommes établis, à proximité de nos enfants et petits-enfants (Yoan et Manon).

J’ai fait deux rencontres qui ont changé ma vie de retraité. La première, à l’aérodrome d’Albi où je me suis lancé avec Alain Flament dans le projet CAJ (construction d’aéronefs jeunes). Mais ma découverte, par hasard, du GEM Horizons, si elle est plus récente, est aussi plus intense.

Je ne connaissais rien au handicap psychique. Mais cela m’a motivé d’autant plus car ce sont des gens qu’il faut aider, et qui vous le rendent bien. J’ai plaisir à animer des discussions sur des temps informels, sous la glycine. J’ai été surpris par la richesse de ces dernières, qui font du GEM Horizons un lieu unique, original, sans pareil. Je me suis aussi dit que je pourrais faire découvrir des lieux proches de mes centres d’intérêt, partager – la notion de partage est centrale au groupe – des expériences que j’ai vécues. C’est ainsi que nous sommes allés dans la tour de contrôle de l’aérodrome, puis, cette année, à la caserne des pompiers. Prochainement, j’espère que nous pourrons nous rendre à la gendarmerie.

J’ai été frappé par la propension des adhérents à s’intéresser aux choses, y compris complexes, techniques, à poser des questions pertinentes, qui témoignent d’une curiosité sans limite. C’est pour cette raison que j’ai pour projet de venir au GEM Horizons avec un simulateur de vol, pour faire profiter aux usagers de mon expérience.

Etre bénévole au GEM Horizons, c’est porter des valeurs mais c’est aussi très valorisant. On se sent utile. Voilà pourquoi je continuerai avec le GEM Horizons et voilà pourquoi j’invite les gens qui ont du temps et une expérience, des valeurs humanistes à venir partager avec ce petit monde du groupe d’Albi, qui est si attachant.

Récompenses et décorations de Jean-Marie :

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Helico_0172000 : Médaille de l’aéronautique.

2006 : Chevallier de la Légion d’honneur.  

2014 : Nommé lieutenant-colonel de réserve citoyenne des forces aériennes de la gendarmerie (voir photo ci-dessus et ci-contre).

Jean-Marie a aussi participé à plusieurs ouvrages dont L’Hélicoptère et la Montagne (1990), La véritable histoire de l’hélicoptère (2005), Les Hélico du Djebel (2005). Il contribue enfin à de nombreuses revues aéronautiques.

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