Au mois d’avril dernier, une dizaine d’adhérents sont allés découvrir les deux expositions de printemps du Laboratoire artistique international du Tarn. Lors d’une belle après-midi ensoleillée, si rare en ce printemps 2013, ils se sont risqués aux Découpages de la collection LGR (Laurent, Gaëtanne, Rolland, collectionneurs de Nice et Monaco) comportant des échaUnknown-8ntillons des oeuvres de Pascal Pinaud, Frédéric Lecomte et Xavier Theunis.

Dans la box, remplie de dessins de Pinaud, allant des années 1990 jusqu’en 2011, les membres du groupe d’entraide se sont émerveillés devant la réinvention de la peinture par l’artiste contemporain, sa réflexion sur le temps de création ou sur l’art et l’artisanat. Des pièces minimalistes, telles que des lingettes anti-décoloration, ont semé le doute dans l’esprit de certains. D’autres oeuvres ont conquis, pour exemple, Jérôme A., par leur évocation de la sérigraphie, branche dans laquelle ce dernier travaille. Mein Kampf de F. Lecomte a dérouté les adhérents : la beauté et la féérie des cristaux de neige contrastaient avec cette photo en négatif du camp d’Auschwitz. Quant aux natures mortes stylisées en référence à Morandi de Theunis, elles ont suscité des questionnements quant à leur réalisation technique, témoignant de la curiosité érudite des membres d’Horizons.

Les goûts et les couleurs, ça se discute, surtout au centre d’art Le LAIT. Voilà pourquoi, certains ont préféré Découpages, et d’autres, Porosités. Cette exposition de douze vidéos d’artistes internationaux, regroupées par la commissaire de l’exposition, Jackie Ruth Meyer, était présentée dans les sous-sols des Moulins albigeois. Ancienne vermicellerie et minoterie, ils furent réhabilités après une cessation d’activité à la fin des années 1970, pour devenir Cimaise et Portique, ancêtre du LAIT. Plongées dans le noir, les cinq salles offraient un décor idéal pour présenter des oeuvres autour de la notion de subjectivité. Nous sommes, par essence, des êtres poreux, et notre intériorité devait se connecter avec la création artistique extérieure. Cette dualité intérieur/extérieur constituait le principal fil rouge de l’exposition, étant souvent mise en abîme au sein même des vidéos.

Trois lignes de forces se dégageaient au long du parcours : le rapport entre l’espace public et l’espace privé, en particulier dans Women at Work de Maja Bajevic ou Manufrance de Valérie Mréjen; le rapport entre la perception et la réalité (voir notamment Trump tower d’Armelle Aulestia); enfin, le rapport entre la petite histoire et la grande histoire (Green grenn Grass of home de Licha et Bajevic, Zeppelinetribüne de  Zmijewski, You’ll never walk alone de Benassi), et le rapport entre le particulier et l’universel (Wild Boy de Guy Ben-Ner, vidéo dont la narration était la plus redondante de toute l’expo, quitte à en devenir dérangeante).

Unknown-9Devant Lick d’Aernout Mik, les réactions furent diverses et variées : il faut croire que les adhérents ont été particulièrement poreux devant la vidéo phare de Porosités, au sein de laquelle l’artiste néerlandais nous livre à notre propre familiarité, évoquant par flash une scène d’accident ou de traumatisme, à partir d’éléments, qui, pris à part, semblent évidents, mais dont la fusion rend la scène énigmatique et bizarroïde.

Porosités n’a pas suscité l’unanimité. Il faut dire que les vidéos d’art contemporain sont souvent âpres car très conceptuelles. Les non-initiés, en dépit des clés fournis par le médiateur du LAIT, eurent du mal à distinguer ce qui fait l’oeuvre d’art avec ce type de support audio-visuel. Jérôme A., qui commençait à avoir froid dans ces sous-sols humides, est vite remonté.

Globalement, les membres ont été satisfaits de cette visite. Ils se sont promis de revenir au LAIT cet été pour voir les installations de Jeanne Susplugas, autour du thème des addictions (médicamenteuses, entre autres) et du confinement.

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