Conférence du 18 mars : L’argumentaire de Wilfried Gontran

En prévision de la conférence du 18 mars 2015, l’intervenant, Wilfried Gontran, nous a aimablement communiqué une présentation :

Argumentaire W. Gontran : « Etre adolescent aujourd’hui : quelle réalité du virtuel ? » – université d’Albi – 18/03/2015

Force est de constater que cette période de transition qu’est l’adolescence tend de plus en plus à traîner en longueur dans la vie d’un individu, certains n’hésitant plus à faire de l’adolescence, du moins dans nos sociétés dites industrialisées, le modèle du citoyen arrivé à maturité !

En conséquence, peut-on encore parler d’adolescence ? De ses ressources révolutionnaires parfois explosives à sa capacité déroutante à déprimer en passant par ses aptitudes à la création, l’adolescent, à la fois inquiète, interroge, fascine. Bien au fait de l’enjeu crucial de cette période de la vie pour chaque individu et de la place que l’adolescent a à jouer dans le renouvellement de la société si crucial à la santé de celle-ci, le monde des adultes navigue aujourd’hui, au risque de s’enliser, entre deux sentiments délétères: la culpabilité de ne pouvoir lui offrir qu’un avenir sans illusion et le rejet de celui qui incarne cette vérité si douloureuse.

Plus que jamais, l’adolescent va apprendre à être seul. Si cet apprentissage de la solitude est la condition de la construction de sa position sociale proprement dite – je suis seul responsable de mes actes – il semble que cette solitude enferme aujourd’hui de plus en plus souvent qu’elle n’autonomise.

Un des modes d’enfermement de plus en plus préoccupants semble être le recours de plus en plus massif à ce qu’on appelle le virtuel : jeux vidéos, échanges par voies électroniques, fascination pour ne pas dire sidération face aux écrans, etc., sont autant de conduites qui interrogent ou/et angoissent. L’adolescent en souffrance semble fuir dans d’autres réalités dites virtuelles : avec quelles conséquences ? En quoi ces réalités seraient plus attirantes ? Que s’agit-il de fuir ? Quelle place du corps dans ces pratiques? De l’exploration de ces questions dépendent les capacités des adultes à l’accompagner efficacement.