Mise en page 1La journée « portes ouvertes » du 20 mars dernier fut, sans nul doute, une réussite et marque les premiers pas triomphants d’un GEM devenu autonome.

Dès 11h, des gens de tous horizons étaient regroupés devant la porte d’entrée du 9, rue de la Rachoune, ce qui a amené les adhérents présents, en particulier Marco, à se dépêcher pour préparer le buffet salé, afin que nos invités aient droit à une collation. La présidente de l’Unafam, Marie-France Ginouillac, était parmi les premiers à venir saluer l’initiative d’Horizons, de même que deux infirmières de l’UJD, accompagnées d’une élève infirmière.

Vers 11h30, Roberte est arrivée avec un magnifique présentoir fabriqué par ses soins pour mettre en valeur les créations de l’atelier « petites mains créatrices ».

Après le buffet salé, et un moment passé entre adhérents et visiteurs sur la terrasse, les officiels ont commencé à arriver. Ils étaient nombreux. La maison La Barthe de Garulhet avait même sollicité son directeur, M. Salles, en plus des deux adolescents ayant réparé les vélos donnés (Thomas et Simson), et de leurs éducateurs (Kader Zitouni et Bernard Souyri). Myriam Belkami, infirmière initiatrice du projet, était également présente.

Steve Jackson, élu délégué aux transports doux à la mairie d’Albi, arrivait à vélo un peu plus tard, au moment où le président du groupe était interrogé par une journaliste de la Dépêche. Pascal Neel, président de la communauté de communes Tarn et Dadou, suivait dans ce ballet des représentants de la ville, en tant qu’institution. Rappelons que ville et santé mentale était le thème de cette SISM.

Le Bon Sauveur et son CMP nous avaient fait eux aussi beaucoup d’honneurs : Monsieur Huez, président, le docteur Bruel, vice-président, Guy Daumas, cadre infirmier responsable des partenariats, Michèle Delrieu, assistante sociale au CMP… Les liens entre le GEM et le Bon Sauveur n’en seront que renforcés.

Notre parain, l’APAJH du Tarn, avait délégué deux représentants : Alain Rouquier, responsable de la communication, et Denis Cadau, Trésorier.

Le secteur sanitaire et social avait eu vent de la manifestation : Isabelle Besombes, éducatrice spécialisée à l’ESAT de Jalard, Tony Samara, chef de service IME Saint Jean, Thibaut, notre ancien stagiaire, Juliette, élève assistante sociale…

Notre futur et probable partenaire, Le Centre d’art Le Lait, était représenté en la personne de sa directrice, Jackie-Ruth Meyer.

En comptant les visiteurs anonymes, les adhérents et leurs familles et amis, on peut dire que la petite maison du 9, rue de la Rachoune a vu passer plus d’une centaine de personnes !

Heureusement que le beau temps était de la partie : le jardin a été investi, pour la remise de vélos et les discours. Une fois Pascal Neel arrivé, le président du GEM, Tony K., prit la parole :

«  Mesdames, Messieurs, chers amis,

Nous sommes réunis aujourd’hui pour la première journée « portes ouvertes » organisée entièrement pour le Groupe d’entraide mutuelle Horizons. Il convient de remercier, avant tout, les bénévoles, les adhérents, la responsable comptable, Solange de Sequeira, et notre salarié, Alain Belkarmi, qui sont au cœur de l’action militante de ce lieu qui vise à faire reculer la souffrance psychique.   

Cette journée s’insère dans le cadre de la semaine d’information sur la santé mentale. Ici, il conviendra de remercier nos partenaires institutionnels et associatifs actuels et à venir : je pense, notamment, au CMP dépendant de la Fondation du Bon Sauveur, représenté entre autres par Michèle Delrieu, ou à l’Unafam du Tarn, avec qui les liens sont renforcés par cette action, ou encore nos amis du GEM de Castres. Je songe aussi au Centre d’Art Le Lait, dirigé par Jackie Ruth Meyer, avec qui une résidence d’artiste au sein d’Horizons est en cours d’élaboration.       

Cette année, la SISM a pour thème « ville et santé mentale ». Quoi de mieux qu’un GEM pour illustrer ce thème. En effet, les groupes sont essentiellement urbains, rappelant la concentration dans les grandes villes d’un public plus ou moins autonome, plus ou moins dépendant, que sont les handicapés psychiques.      

Cette évocation sera l’occasion de rappeler les types de stigmatisation qui différencient ville et campagne. En zone rurale, l’handicapé psychique, c’est l’ « idiot du village ». On souligne son caractère simple, naïf et gentil. On fantasme de manière différente dans les villes où ils sont signalés par des conduites à risques comme une population laborieuse et dangereuse.

L’outil statistique vient heureusement corriger ce délire collectif socialement admis par le classique, en rappelant que les personnes atteintes de troubles psychiques sont moins criminogènes que la population dite normale.

Un autre thème, qui nous intéresse plus en ce moment, qui est cher à l’urbanité, c’est le transport. Certains traitements ou certaines pathologies limitent la propension à se véhiculer de manière indépendante. On comprendra donc que les populations concernées se regroupent en des endroits où les transports en communs sont développés et où les distances pour avoir accès aux administrations et services sont modestes. Sur ce dernier point, le vélo concentre bien des avantages.     


C’est dans cet esprit, que la MECS La Barthe de Graulhet nous offre aujourd’hui deux vélos, réparés par des adolescents au sein du dispositif SAJ (Service d’accueil de jour) ici présents, encadrés par leur éducateur Kader Zitouni. C’est avec beaucoup de plaisir que nous recevons le directeur de cette instance, M. Patrick Salles, pour ce projet initié par Myriam Belkarmi, infirmière au sein de la Maison d’enfants.  

Je ne vous surprendrai pas en vous disant que la ville se définit aussi en tant que découpage administratif et qu’il convenait d’associer les administrateurs de celle-ci à ce moment. C’est ainsi que M. Steve Jackson représente la ville d’Albi en tant que conseiller municipal délégué aux transports doux. Il soulignera dans un instant l’importance de la politique du vélo à Albi, et ses bienfaits sur la santé.

Nous sommes pareillement honorés de recevoir dans nos locaux M. Pascal Néel, président de la communauté de communes du Tarn et Dadou, une collectivité territoriale qui demeure attentive au recrutement de travailleurs handicapés et au reclassement, à l’accompagnement, et à l’adaptation de postes pour les agents concernés. L’insertion professionnelle demeure un problème entier pour les handicapés psychiques face à des employeurs qui méconnaissent ce type de handicap, ou pour qui il est tabou. Leur recrutement reste marginal faute d’outils adéquats.      

Le GEM, urbain, répond aux problématiques que pose le type de territoire qu’il investit. A la fois, pour l’adhérent du groupe qui sort de l’isolement, se resocialise et reprend confiance en lui. Mais aussi, et par voie de conséquence, pour la société, en ce qu’il casse les clichés liés à la souffrance psychique, et constitue un tremplin vers l’insertion. Ces missions, qui sont davantage portées par un GEM plus autonome depuis un arrêté en date de juillet 2011, nécessitent toujours la présence d’un parrain. Là aussi, Horizons innove : c’est désormais l’APAJH du Tarn qui assumera cette tâche délicate et solidaire, représentée aujourd’hui par M. Alain Rouquier.     


Ville et santé mentale, c’est presque un pléonasme, vous l’aurez compris. Par sa politique 
de transport, ses institutions, et ses possibilités d’emploi, la ville est dédiée à la santé mentale, elle la concentre, elle la rassure. De ce fait, elle lui donne envie de s’évader, pour plus dé légèreté, pour oublier ce poids de la maladie. C’est tout le sens de ce lâcher de ballon qui aura lieu vers 17H, où le symbolique se mêle à l’imaginaire pour nous inviter à la rêverie gratuite et contemplative. »

Dans la foulée, Patrick Salles, Steve Jackson, qui avait pris soin de préparer un discours de qualité, et Pascal Neel, qui a brillé par sa spontanéité efficace et pertinente, ont pris la parole.

S’en est suivi un buffet sucré, où les participants ont pu échanger dans la bonne humeur et la convivialité, et en même temps, regarder « Mots à Maux », le film d’Horizons, qui passait en boucle sur deux ordinateurs. D’autres encore se dépêchaient pour aller assister à l’atelier « street art », organisé sous la houlette de Nicolas.

Le lâcher de ballon, à cause du vent, donna lieu à beaucoup d’éclats de rire. Quoi de mieux pour marquer la fin d’une journée parfaitement réussie?

Le bilan est donc particulièrement positif. Horizons a mis la barre très haut et espère pouvoir maintenir, dans les prochaines années, la qualité et l’originalité de telles manifestations. Il conviendra d’innover, et de ne jamais oublier de se remettre en question. Aller de l’avant, voilà l’objectif continu du groupe d’entraide mutuelle d’Albi. Merci encore aux adhérents, qui se sont tous mobilisés.

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