Même si le groupe d’entraide mutuelle est un dispositif associatif hors du monde du soin, il accueille un public qui est touché par la souffrance psychique et qui est donc dans une dynamique de suivi médical. À Albi comme dans tout le Tarn Nord, du fait, notamment, du peu de psychiatres libéraux, la Fondation du Bon Sauveur est un acteur incontournable du monde du soin en santé mentale pour adultes.

La construction de nouvelles unités d’hospitalisation ces dernières années a amorcé une restructuration des locaux et aussi de la gouvernance de la Fondation, avec une logique plus accès sur le maintien à domicile, et en conséquence, une redéfinition du nombre de lits et un changement d’optique en termes de management des équipes. L’idée est de s’approprier et d’inventer une psychiatrie 2.0, plus proche de l’intérêt des patients.

Beaucoup d’adhérents qui ont connu des hospitalisations à répétition en connaissent les écueils : la démultiplication des périodes à l’hôpital n’a pas toujours fait ses preuves et surtout, le temps de réadaptation à la vie courante vient nuancer la pertinence de ces hospitalisations quand elles sont trop nombreuses. On peut donc saluer ce changement d’optique institutionnelle, dans un premier temps.

Pour autant, dans certains cas, et/ou à certains moments du parcours de soin, il est très compliqué de faire sans ces hospitalisations à répétition. L’argument de la « psychiatre du futur » semble ainsi tourner court, et cache mal des enjeux économiques et budgétaires.

Mais c’est la fermeture des hôpitaux de jour sur Albi, remplacés par un Accueil thérapeutique de deux mois difficilement renouvelables, à laquelle s’ajoute la dissolution du Fil de Soi, association albigeoise qui prenait en charge notamment le handicap psychique dans le cadre d’activités sur la semaine, qui pose question au GEM.

Comme évoqué, nous ne sommes pas un lieu de soin, mais le GEM Horizons est peut-être à l’heure actuelle l’un des derniers lieux d’accueil de jour dédié à la santé mentale sur Albi, et nos moyens en termes budgétaires et de ressources humaines sont limités face à l’afflux potentiel de nouveaux adhérents.

Face à ce rétrécissement de l’offre de soin et donc aussi d’accueil de jour, ce sont les CMP déjà débordés qui risquent de se voir submergés par les demandes d’intervention ou de suivis renforcés.

Sans ou avec peu de structures de jour dans le soin et hors du soin, et avec la fermeture des urgences psychiatriques / CAPS qui prenaient le relai le soir, de nuit, et le week-end, beaucoup d’adhérents, qui parvenaient à l’équilibre grâce ces dispositifs socialisant/stimulant et ce maintien d’une offre sur les périodes non-ouvrés, sont inquiets et craignent le retour de phases aigües de leur pathologie. Et nombreux se disent qu’on touche déjà peut-être à certaines limites de l’exercice de restructuration de la Fondation.

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